ANONYME : L'Homme de Mesnage

VENDU

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Image HD

 

 

 

Burin, 270 x 180 mm.

Impression à l’adresse d’André Basset, dit le Jeune (actif vers 1750-1785), rue Saint-Jacques, à l’enseigne de Sainte-Geneviève.

Superbe épreuve imprimée sur papier vergé. Trois très petits trous comblés avec reprises à l’encre dans la « barbe », sinon très bon état. Filets de marge.

Très rare.

La Bibliothèque nationale de France conserve une épreuve rognée à l’image d’une version très proche de cette estampe (RESERVE QB-201 (75)-FOL < p. 30  >), ainsi qu’une autre version, gravée en contrepartie. Elle possède également une épreuve du pendant de cette image, La Femme de Mesnage, dont les dimensions sont identiques.

Ces gravures font la satire du mariage, qui mettrait l’homme en cage et accablerait la femme de soins et de chagrins.

L’homme :

« Vous Critiques tousiours grondans, / Mouches, Guespes, et Chiens mordans, / Censeurs du plus parfait ouvrage, / Misantropes à triple estage, / Chargeurs de gens, railleurs glosans, / Vous avés un plain advantage, / Quand vous contemplés cette Image  /Ou vous voyés les accidents / De mon facecieux visage, / Que l'embarras du mariage, / A faconné malgré mes dents, / I’estois garçon bien fait et Sage, / Mais conduit par de faux ardans, / Ma liberté se voit en cage, / Et ie suis l'homme de mesnage, Qui fait rire les regardans »

La femme :

“Jadis pendant mes jeunes ans / Grand nombre de Blondins galans / portant canons a triple estage / mettoient la fleurette en visage / sur mes beaux yeux, mes belles dents / sur ma taile sur mon corsage / et le beau teint de mon visage / sans cesse au nez me regardans // folle J'escoutay leur langage / et donnay dans le mariage / le plus fascheux des accidens / quel changement : quel tripotage / mille soins et chagrins cuisans / m'ont depuis en cet equipage / rendu la femme de Mesnage / et fait le joüet des passans.”