Jan Cornelisz. VERMEYEN : Henri II, roi de France - 1555

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Eau-forte et burin, 146 x 105 mm. Hollstein 9, Popham 11, Horn A120, Passavant 9, Wurzbach 3.

Épreuve imprimée sur papier vergé, rognée à 1 mm à l’extérieur de la marque du cuivre en haut et à droite, et sur la marque à gauche et en bas. Très bon état de conservation général. Petits restes de papier de montage au verso le long du bord droit.

Rarissime épreuve. Hollstein ne cite que deux épreuves, dont l’une détruite pendant la seconde guerre mondiale (autrefois conservée à Berlin), l’autre conservée aujourd’hui au Rijksmuseum (RP-P-1910-2325) et reproduite au catalogue. Hollstein signale de plus l’existence d’une épreuve imprimée plus tardivement, conservée également au Rijksmuseum (RP-P-1882-A-6307). Cette épreuve est imprimée sur la plaque bien essuyée. Notre épreuve, non décrite jusqu’à présent, est conforme à l’épreuve RP-P-1910-2325 reproduite au catalogue Hollstein, imprimée avec teinte de fond.

L’inscription dans l’angle supérieur gauche désigne le modèle : Henricus Rex Gallorum, anno Dm̃ M.D.LV. (Henri, roi de France, l’an du Seigneur 1555).

Ce profil d’Henri II en armure est proche de plusieurs autres petits portraits réalisés par Vermeyen, notamment celui du condottiere Ferdinand Ier Gonzague (1507-1557) (Hollstein 8) et surtout celui de Philippe II roi d’Espagne (1527-1598) (Hollstein 13) qui a des dimensions similaires et porte la même date, 1555. Le style est également très proche : même usage des tailles parallèles pour ombrer les bords du cuivre, même typographie employée pour l’inscription gravée Philippus Rex Anglorum, Princepsq[ue] Hispaniarum anno 1555. Cette typographie se retrouve également dans la tablette de la grande planche de L’Extrême onction (Hollstein 2). L’emploi de tailles et contretailles parallèles pour définir des ombres et des bordures est tout à fait caractéristique du style de Vermeyen et se retrouve dans nombre de ses estampes, par exemple le portrait d’Une jeune femme (Hollstein 15).

Vermeyen avait gravé en 1555 un autre portrait de Philippe II, dont on ne connaissait qu’une seule épreuve, qui a malheureusement également été détruite pendant la Seconde Guerre mondiale (voir Hollstein 12). Il portait l’inscription la figure de Phililipes (…) comme il entra la ville de Bruxelles, le VIII de September Lan MDLV avec la signature Jo Maius fecit cũ Privilegio. Jan Cornelisz. Vermeyen, qui habitait alors Bruxelles, était au service de Charles Quint depuis des années. Ce dernier abdique en 1555 en faveur de son fils, Philippe II. On peut supposer que ces différents portraits gravés de têtes couronnées ont été réalisés par Vermeyen en 1555 pour rendre compte d’une actualité brûlante.

La rareté des estampes de Vermeyen est soulignée par tous ses catalographes.