Angelo FALCONETTO : Sirènes, Naïades et Tritons - c. 1563

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Prix : 17 000 €

Eau-forte, 230 x 312 mm. Bartsch 17, « premières épreuves ».

Impression du 1er état (sur 2) avant la signature Anglo falco en bas à gauche. Rare.

Très belle épreuve imprimée sur papier vergé. Excellente condition générale. Une petite tache au-dessus de l’ange de gauche, une tache pâle au-dessus des chevaux.

« Ces pièces ne se trouvent que fort difficilement » écrivait Bartsch à propos des gravures qu’il attribuait alors à un certain « Ange Falcone ». La signature Anglo falco est relue aujourd’hui comme celle du peintre et graveur de Vérone Angelo Falconetto. Les gravures de Falconetto sont rares. Les épreuves de Sirènes, Naïades et Tritons sont souvent imprimées de manière sèche et peu homogène. Notre épreuve est au contraire bien contrastée.

Bartsch note que « cette estampe est gravée selon un dessein que l’on attribue au Parmesan. ». Catherine Jenkins souligne en effet l’influence de Parmigianino dans le style “sinueux et langoureux” des créatures marines, mais elle pense qu’ “il est possible que Falconetto ait puisé ce petit groupe animé de créatures marines batifolant dans la composition d’une frise perdue qui était peinte sur les murs d’un palace ou d’une villa en Vénétie. Des éléments de la composition, en particulier le putti et les dauphins le long du bord inférieur, évoquent la frise ornant le salone centrale du Palazzo Moneta à Belfiore (1558-1563) près de Vérone, dont Vasari a attribué l’ensemble de la décoration au sculpteur véronais Bartolomeo Ridolfi.”. Catherine Jenkins rappelle que ce type de procession marine « trouve son origine dans les thiasoi [thiases] marins antiques sculptés sur d’anciens sarcophages romains ». Catherine Jenkins note précisément que, “le présent motif de la néréide vu de dos chevauchant un centaure marin […] apparaît sur un sarcophage à décor marin qui se trouvait au seizième siècle dans la collection du Cardinal Andrea della Valle et a inspiré de nombreux artistes de la Renaissance. » (Nadine Orenstein et al. : The Renaissance of etching, 2019, cat n°82, p. 178-179).

Bernard Barryte souligne la virtuosité avec laquelle Falconetto a traité une scène complexe : “malgré les rapports compliqués entre les différents types de corps, l’eau-forte conserve un air de grâce naturelle - le dessin est fluide et raffiné, l’oeuvre est d’une main expérimentée au service d’une imagination pleine de vie. ». (Bernard Barryte : Myth, allegory, and faith: the Kirk Edward Long collection of mannerist prints, 2015, cat n°59, p. 404).