Suzanne VALADON : Louise nue sur le canapé - 1895

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Vernis mou, 248 x 284 mm. Petrides E4.

Épreuve exceptionnellement monotypée en brun et roux.

Superbe épreuve imprimée sur papier vélin, signée au crayon en bas à droite suzanne Valadon. Très bon état général. Une petite rousseur et un pli souple presque invisible dans le haut du sujet. Grandes marges (feuille : 339 x 362 mm).

Provenance : Henri Marie Petiet (1894-1980), éditeur, libraire et marchand d’estampes et de dessins. Cachet H.M.P. dans un ovale imprimé au verso : « Le cachet, composé des initiales du baron Henri Marie Petiet dans un ovale, a été créé après son décès pour marquer au verso les estampes de sa collection au fur et à mesure de leur mise en vente publique. » (Lugt 5031)

Une épreuve est dite monotype lorsqu’elle est tirée sur une plaque non gravée où l’artiste a peint directement, de sorte qu’on ne peut pas imprimer une seconde épreuve identique. Notre épreuve est dite monotypée parce que Suzanne Valadon a peint directement la couleur sur la plaque gravée de Louise nue sur le canapé : cette épreuve est donc unique.

Suzanne Valadon apprend la technique du vernis mou auprès de Degas vers 1895. Elle grave alors plusieurs plaques, dont Louise nue sur le canapé (1895), Catherine nue se coiffant (1895), puis Nue sur un divan (1896). 

Suzanne Valadon a imprimé une épreuve monotypée de plusieurs de ses vernis mous : Louise nue sur le canapé (1895), Catherine nue se coiffant (1895), Nue sur un divan (1896), Ketty s’étirant (1904), Adèle préparant le tub et Ketty aux bras levés (1905), Catherine s’épongeant (1908).

Malgré la diversité des techniques employées par Valadon, son œuvre gravé présente une grande unité : « Des sujets de ses planches, assez voisins les uns des autres, Valadon elle-même a fixé les titres. Le décor ? Une pièce quelconque où des modèles familiers - mères et mères grand, enfants, domestiques - vaquent aux travaux du ménage. […] Des servantes s’essuient, se coiffent, s’étirent devant Suzanne, comme devant Renoir, modèles bénévoles et grandis par elle, car toujours elle excelle à décrire la forme non par morceaux mais dans son éclatante unité. » (Claude Roger-Marx, « L’œuvre gravé de Suzanne Valadon » in 18 planches originales de Suzanne Valadon gravées de 1895 à 1910). Roger-Marx souligne la rigueur et la sobriété de Suzanne Valadon. Sans idéaliser les corps, sans verser dans la sensiblerie ou le pathos, elle rend compte du corps dans son activité quotidienne, tour à tour lassante ou stimulante : « c’est toujours par le stoïcisme du trait qu’elle est sûre de nous émouvoir ».