René BOYVIN (ou atelier de) : Silène entre deux satyres, d’après Luca Penni

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Burin, 240 x 168 mm (au trait carré). Robert-Dumesnil 28, LeBlanc 37, IFF p 171, Levron 177, Albricci 7.

Belle épreuve imprimée sur papier vergé filigrané (filigrane : grappe de raisin de 39 x 22 mm).

Bon état général. Un pli horizontal légèrement frotté dans le bas à gauche, un infime manque de 2 mm sur le trait carré en haut au milieu, petite épidermure dans le haut au verso. Marque ancienne à la plume au verso. Filets de marge en bas et à droite, rogné sur la cuvette en haut et à gauche (feuille : 244 x 172 mm).

Rare.

Le Silène entre deux satyres est mentionné en 1568 par Giorgio Vasari dans sa deuxième édition des Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes : « E Luca Penni ha mandato fuori due satiri, che danno bere ava Baccho » « Luca Penni a fait paraître deux satyres qui donnent à boire à un Bacchus […] » (Cordellier, p. 100). Dominique Cordellier observe que, contrairement à ce qui a été dit, Vasari ne dit pas que Penni a gravé lui-même cette estampe mais suggère plutôt qu’il l’a éditée. L’activité d’éditeur de Luca Penni expliquerait la présence de très nombreuses estampes gravées d’après ses dessins et de matrices parmi ses biens inventoriés à son décès.

Robert-Dumesnil, comme de nombreux autres historiens de l’art, attribue cette estampe à René Boyvin. Jacques Levron, pour sa part, distingue deux séries d’estampes dans l’œuvre de René Boyvin : celles qui sont signées, en toutes lettres ou d’un monogramme, et celles qui ne sont pas signées ou portent un autre nom. Le Silène portant le seul nom de Luca Penni est ainsi classé parmi les « estampes de l’atelier » dont Levron précise cependant que certaines sont assurément de Boyvin, tandis que d’autres sont de la main d’un de ses élèves ou d’autres graveurs, tel Pierre Milan. Le Silène faisant partie des œuvres que Levron a choisi d’illustrer dans son catalogue, semble appartenir à la première catégorie.

Gioconda Albricci indique les sources du Silène : « cette gravure est en partie dérivée d'un détail du Mariage de Psyché de Giulio Romano au Palazzo del Te : mais l’origine de ce sujet doit être recherchée dans la statuaire antique : voir, par exemple, pour la figure centrale, le satyre appelé Faune Barberini (Munich, Antikensammlungen). Le sujet a également été gravé par Delaune (R.D. IX, p. 38, n°39). » (Albricci, p. 90, traduit par nous)

Références : Alexandre-Pierre-François Robert-Dumesnil : Le peintre-graveur français, vol. 8, 1850 ; Jacques Levron : René Boyvin, graveur angevin du XVIe siècle : avec le catalogue de son œuvre et la reproduction de 114 estampes, 1941 ; Gioconda Albricci, « Luca Penni e i suoi incisori », in Rassegna di Studi e di Notizie, vol. X, anno IX, 1982 ; Dominique Cordellier : Luca Penni. Un disciple de Raphaël à Fontainebleau, 2012.