Suzanne VALADON : Louise au tub s’essuyant le pied - 1908

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Suzanne VALADON : Louise au tub s’essuyant le pied - 1908 Feuille

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Pointe sèche, 215 x 234 mm. Pétridès non décrit, Roger-Marx 26.

Superbe épreuve chargée de barbes, imprimée sur papier vergé filigrané Ingres, signée à la mine de plomb suzanne Valadon et datée 1908.

Parfait état de conservation. Toutes marges non ébarbées (feuille : 320 x 485 mm).

Épreuve d’une très grande rareté. Paul Pétridès n’avait pas connaissance de cette estampe. Claude Roger-Marx la mentionne dans l’ébauche de catalogue de l’œuvre gravé de Suzanne Valadon accompagnant l’album 18 planches originales de Suzanne Valadon gravées de 1895 à 1910 publié en juin 1932. Louise au tub s’essuyant le pied ne fait pas partie de ces dix-huit planches réimprimées sur papier de Rives sur les presses de Daragnès. Roger-Marx, qui mentionne son titre dans une liste de huit gravures ajoutée à la liste des gravures réimprimées précise que le zinc a été égaré. La mention « Eau-forte » nous paraît erronée. En revanche, les dimensions (21 x 23) correspondent bien à celle de notre épreuve.

Louise apparaît dans plusieurs estampes de Suzanne Valadon, dont deux vernis mous datant de ses débuts en gravure en 1895 : Louise nue sur le canapé (Pétridès E4) et Louise étendue, publié dans Le Rêve et l’Idée (Roger-Marx 20). Suzanne Valadon apprend alors la technique du vernis mou auprès de Degas qui l’encourage à graver. Elle emploiera plus tard également la pointe sèche et l’eau-forte.

Malgré la diversité des techniques employées par Valadon, son œuvre gravé présente une grande unité : « Des sujets de ses planches, assez voisins les uns des autres, Valadon elle-même a fixé les titres. Le décor ? Une pièce quelconque où des modèles familiers - mères et mères grand, enfants, domestiques - vaquent aux travaux du ménage. […] Des servantes s’essuient, se coiffent, s’étirent devant Suzanne, comme devant Renoir, modèles bénévoles et grandis par elle, car toujours elle excelle à décrire la forme non par morceaux mais dans son éclatante unité. » (Claude Roger-Marx, « L’œuvre gravé de Suzanne Valadon » in 18 planches originales de Suzanne Valadon gravées de 1895 à 1910). Roger-Marx souligne la rigueur et la sobriété de Suzanne Valadon dans le traitement de l’ablution. Sans idéaliser les corps, sans verser dans la sensiblerie ou le pathos, elle rend compte du corps dans son activité quotidienne, tour à tour lassante ou stimulante : « c’est toujours par le stoïcisme du trait qu’elle est sûre de nous émouvoir ». La pointe sèche à la fois épurée et nerveuse de Louise au tub s’essuyant le pied illustre parfaitement ce jugement.