François-André VINCENT : Buste de vieillard, dit Le Prêtre grec - 1782

VENDU

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Eau-forte, 237 x 195 mm. Baudicour 1, Cuzin 406 GR.

Très belle épreuve imprimée sur papier vergé épais.

Très bon état général. Léger empoussiérage. Toutes marges non ébarbées (feuille : 290 x 215 mm).

Baudicour signale la rareté de cette estampe.

Une autre épreuve du Buste de vieillard, conservée au Musée des beaux-arts du Canada, porte dans la marge le chiffre 16 de la même écriture que le chiffre 9 de notre épreuve. Nous pouvons supposer que les deux épreuves proviennent du même tirage et ont été numérotées en même temps.

Ce Buste de vieillard est l’interprétation gravée par Vincent, à l’eau-forte et en contrepartie, de son tableau conservé à la Staatsgalerie du Château de Johannisburg à Aschaffenbourg, en Allemagne. Cette peinture était autrefois attribuée à Christian Wilhelm Ernst Dietrich, dit Dietricy, malgré une inscription au verso mentionnant le nom de Vincent. Pierre Rosenberg a réattribué le tableau à Vincent, suivi par Jean-Pierre Cuzin dans son catalogue raisonné paru en 2013.

Ce dernier juge par contre fantaisiste le titre Le Prêtre grec donné par Prosper de Baudicour et rappelle qu’une épreuve appartenant à la collection du comte Rigal avait été vendue à Paris le 10 décembre 1817 sous le titre Vieillard à barbe, vu à mi-corps. Jean-Pierre Cuzin pense reconnaître dans ce vieil homme « Salomon ben Israël, un modèle bien connu des artistes », qui apparaît notamment dans le Portrait d’un rabbin, un émail de Pierre Adolphe Hall conservé au département des Arts graphiques du Louvre (RF 30892). Il note l’intérêt du portrait peint par Vincent, qui doit selon lui « à la fois aux têtes d’hommes âgés des Bolonais et à celles des suiveurs de Rembrandt ». Il souligne également le soin apporté par Vincent à l’interprétation gravée du portrait, qu’il décrit comme une « belle et puissante eau-forte ».

Le Buste de vieillard et Le Christ et le paralytique (titré Le Malade par Baudicour) sont les deux seules gravures connues de Vincent ; elles ont les mêmes dimensions et datent toutes deux de 1782. La seconde est restée cependant à l’état d’étude, comme en témoignent les deux petits portraits burlesques gravés dans ses angles et le fait que Vincent ne l’ait pas signée dans la planche.

Références : Jean-Pierre Cuzin, François-André Vincent : Catalogue raisonné de l’œuvre, Paris, Arthena, 2013. Pierre Rosenberg (dir.) Poussin, Watteau, Chardin, David... : peintures françaises dans les collections allemandes, XVIIe-XVIIIe siècles, Paris, 2005.

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