Giovanni Paolo CIMERLINI : L’Oisellerie de la Mort - c. 1570

VENDU

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Eau-forte et burin, 434 x 597 mm. Bartsch 36 (attribué à Battista Angolo del Moro) ; Palladio e Verona, XI, 38.

Belle épreuve imprimée sur papier vergé filigrané (blason) rognée sur ou juste à l’extérieur de la cuvette. Pli vertical médian normal. Quelques petites taches et plis, une petite déchirure dans l’angle inférieur gauche. Bon état général.

Adam Bartsch attribue avec certitude à Battista Angolo del Moro une estampe qu’il nomme L’Oiselerie de la Mort. David Landau pense cependant, comme Maria Catelli Isola, qu’il ne s’agit pas de la même gravure : il s’étonne que Bartsch ne mentionne ni l’ange dans le ciel, ni les inscriptions effacées en pied, ni l’écorché au pied de l’arbre à gauche. L’estampe est en fait attribuée aujourd’hui à Cimerlini, dont le Paysage avec Saint Christophe, signée et datée 1568, est assez proche.

Il peut avoir existé un premier état de la gravure avec des inscriptions dans le cartouche et des armes dans le blason tenu par l’ange. On n’en connaît cependant aucune épreuve.

L’Oisellerie de la Mort juxtapose plusieurs scènes de chasse à l’homme à l’aide des techniques des oiseleurs : au centre, un squelette actionne un leurre à l’aide d’un fil et d’une baguette ; à sa gauche, un écorché adossé à un arbre semble attendre que sa proie se pose sur le piquet planté devant lui ; au fond, un autre squelette attire trois proies humaines vers un filet tendu devant elles tandis que des hommes prisonniers d’un filet se débattent vainement dans le piège retombé sur eux. Trois groupes de personnages, apparemment inconscients de ces dangers, se livrent paisiblement à leurs activités : au centre, trois hommes étudient un livre ; à droite, un couple assiste à un concert de flûtes ; en haut à gauche, sur une terrasse, des personnages s’entretiennent sans se douter qu’au-dessous d’eux s’ouvre un tunnel qui pourrait mener aux Enfers puisqu’un squelette en sort ; l’un des personnages, accoudé au parapet, se penche pour regarder dans le vide, sans paraître voir la scène qui se déroule pourtant juste sous ses yeux.

David Landau observe que le thème de la Mort tendant ses pièges, qui a été traité durant la première moitié du 16e siècle par des artistes allemands tels que Flötner ou Schoen, était peu courant en Italie. Cette gravure serait plutôt d’inspiration littéraire.


Références : Palladio e Verona, Vérone, 1980, p. 276, XI, 38 ; David Landau, « Printmaking in Venice and the Veneto » in The Genius of Venice 1500-1600, Jane Martineau et Charles Hope (éditeurs), Londres, 1983, p. 348-349.

Image HD