Cristoforo BERTELLI : Le Bararie del Mondo [Les Tromperies du Monde] - c. 1560

VENDU

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Burin, 386 x 514 mm. Rigoli et Savarese cité mais non décrit. Omodeo 9.

Très belle épreuve imprimée sur papier vergé filigrané (échelle posée en pal dans un écu, surmonté d’une étoile, proche de Briquet 5927, peut-être la variante signalée à Firmi vers 1559). Épreuve rognée sur le trait carré et à 1 mm à l’intérieur de celui-ci sur le bord supérieur gauche. Bon état général.

C’est une cour des miracles hantée par toutes sortes de personnages plus ou moins misérables, plus ou moins charlatans : mendiants arrêtant les passants, bonimenteurs, bateleurs, escamoteurs, comédiens montés sur des tréteaux, monstres ou éclopés exhibant leurs difformités, bohémienne avec son enfant dans les bras. Un cartouche en haut de la gravure au centre représente le dieu grec Momus, bouffon de l’Olympe, un doigt accusateur tendu vers Hermès, dieu des commerçants et des voyageurs mais aussi des voleurs et des affabulateurs.

Momus est un personnage récurrent dans la littérature de la Renaissance : Érasme l’évoque dans l’Éloge de la folie (1511), l’humaniste italien Leon Battista Alberti lui consacre une satire intitulée Momus (1520) dans laquelle le dieu se mêle aux hommes et apprend parmi eux à devenir « expert en ruses et en mensonges » (Le Cymbalum Mundi, 2000, p. 331).
Le thème des Tromperies du Monde a été largement exploité dans la gravure italienne du XVIe au XIXe siècle. La gravure de Cristoforo Bertelli est l’un des prototypes que Rigoli et Savarese citent comme référence à propos d’autres estampes sur le même sujet.

Rare.

Références : Rigoli et Savarese : Fuoco, acqua, cielo, terra : Stampe popolari profane della « Civica Raccolta Achille Bertarelli », Diakronia, 1995. A. Omodeo, Mostra di Stampe popolari venete dell'500, Firenze, 1965.

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