Rodolphe BRESDIN : Le Chevalier et la Mort - 1866

VENDU
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VENDU

Eau-forte, 179 x 250 mm. Van Gelder 120, 1er état/3, Préaud 138, 1er état/3.

Très rare épreuve du 1er état (sur 3), avant de nouveaux travaux, principalement à la roulette.

Très bon état général. Quelques rousseurs pâles dans les marges. Trous de punaises dans les angles de la feuille de support. Feuille de vélin rognée à quelques millimètres à l’extérieur de la cuvette (feuille : 185 x 255 mm).

Dirk Van Gelder recense 3 épreuves de cet état : l’une conservée à la New York Public Library, imprimée sur chine gris clair appliqué ; une seconde conservée à Rotterdam, imprimée sur chine blanc appliqué ; une dernière conservée à Winterthur, également imprimée sur chine blanc appliqué. Maxime Préaud mentionne deux autres épreuves : la première sur vélin fort blanc présentée par Arsène Bonafous-Murat en 1992 dans son catalogue Rodolphe Bresdin (n°54), la seconde sur vélin blanc présentée par André Candillier en 1998 (n°21). Une sixième épreuve imprimée sur vélin fort provenant de la collection H. M. Petiet a été vendue chez Piasa le 5 décembre 2013.

Le Chevalier et la Mort fut présenté en 1866 à l’exposition de la Société des Amis des Arts de Bordeaux sous le titre Une Vieille légende. Nous ignorons à quelle « vieille légende » se rattachent les éléments narratifs présents dans cette gravure. Nous pouvons imaginer que le geste du Chevalier, levant le bras devant la Mort, l’Apparition derrière lui, la barque (de Charon ?) sur le rivage et le pendu tout en haut du château illustrent une fable qu’aurait lue Bresdin et nous savons par Odilon Redon que Bresdin était un grand lecteur. Mais nous savons aussi que ces éléments « narratifs » sont des figures récurrentes dans l’œuvre de Bresdin : le Cavalier, la Mort sous l’aspect d’un squelette tenant un sablier, l’Embarcation, le Château fort, les Rochers, le Hibou perché, les petits Êtres étranges peuplant la montagne et jusqu’aux simples oiseaux picorant peuplent son univers mental et se retrouvent souvent dans ses gravures : Le Lac aux montagnes (c. 1849), La Comédie de la Mort (1854), Les Chasseurs surpris par la Mort (1857), La Baigneuse et la Mort (1857), Le Cavalier oriental dans les montagnes (1866), Le Retour du Chevalier (1871), Paysage rocheux (1880). Il est donc fort possible que le titre donné par Bresdin : Une Vieille légende n’évoque pas une fable précise mais désigne le caractère narratif de la gravure elle-même. Notons que le titre Le Chevalier et la Mort a été donné par Van Gelder.

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