Léonard GAULTIER : Le Nouveau Testament - 1576/1580

VENDU

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Recueil de 93 gravures : 92 gravures (1 en double exemplaire) de la suite de 108 gravures illustrant des scènes du Nouveau Testament.

Burin, chaque environ 61 x 61 mm. IFF 13 à 120.

Les planches, imprimées sur papier vergé, sont montées deux par deux au recto de feuillets de papier vergé épais reliés en recueil (reliure cartonnage du XVIIIe siècle). Un texte explicatif écrit à la plume est parfois ajouté en regard des gravures correspondantes.

Très belles épreuves en excellent état général ; filets de marges autour de la cuvette. La reliure présente quelques frottements

Très rare suite de Léonard Gaultier. Les recueils que nous connaissons sont généralement incomplets : ils présentent 50, 84, 87 ou encore 99 des 108 planches conservées à la Bibliothèque nationale. Pierre-Jean Mariette en dénombrait seulement 104 dans son Abecedario (p. 287).

Cette suite fait partie des premières gravures effectuées à quinze ans par Léonard Gaultier, à l’époque où il entre en apprentissage dans l’atelier de Jean Rabel. Chaque gravure porte son monogramme. Les dates d’exécution gravées sur certaines (1576, 1577, 1578, 1579, 1580) témoignent des progrès du jeune graveur.

La dernière pièce de la suite porte l’inscription ACHEVE LE XX OCTOB. AETATIS XIX 1580 (achevé le 20 octobre 1580, à l’âge de 19 ans). Au fil des planches, la finesse des détails et l’équilibre des compositions parviennent souvent à pallier des fautes de proportions ou l’incertitude d’un tracé, défauts qui ne sont d’ailleurs pas sans charme.

L’une des sources de Gaultier, relevée par Emmanuelle Brugerolles et David Guillet dans leur étude publiée dans la Gazette des Beaux-Arts (vol. 135, 2000), est un ensemble de xylographies anonymes accompagnant la Tapisserie de l’Eglise chrétienne et catholique de Gilles Corrozet, éditée à Paris en 1546, qui ont influencé de nombreux autres artistes tels que Virgil Solis ou Maerten van Heemskerk. D’autres planches sont des pastiches ou copies de gravures de Dürer. Gaultier a copié ainsi fidèlement les moindres détails du Fils prodigue parmi les pourceaux, en élargissant la composition pour l’adapter au format carré de sa suite. Une autre planche pastiche Saint Jérôme dans son étude : la composition de la pièce est la même et nombre de détails sont conservés (coussin, sablier, étagères), mais Jésus occupe le fauteuil de saint Jérôme derrière le bureau, sur lequel Gautier a remplacé le Christ en croix par un bougeoir… tandis que Nicodème, venu recevoir l’enseignement de Jésus, s’est assis sur le second fauteuil que Dürer avait laissé vide.